Bientôt la reprise des cours de la maternelle à l’université. Cahiers, tenues
scolaires, nouvelles inscriptions sont entre autres les préoccupations pour la garantie d’une rentrée décente. Or au Togo plus des trois-quarts des apprenants dans une classe n’ont pas
accès à des livres de qualités du programme annuel. La qualité de l’éducation dépend inévitablement de l’accessibilité aux livres et aux manuels scolaires. Telle est la vision du projet
« livres pour les autres 90% pour cent »
Il est question de faciliter l’accès aux livres de qualité pour tous les élèves et étudiants quelque soit leur situation
socio-économique. Ce projet modèle « livres pour les autres 90% pour
cent » consiste à établir des imprimeries modernes pour augmenter la capacité nationale de production
des livres, ainsi s’augmente l'accès aux livres abordables et de bonne qualité. Initié au Congo, Liberia, Zambie, Uganda et au Suriname, il commence déjà à porter ses fruits.
C’est devenu une tradition dans l’enseignement secondaire et supérieur de constater des
apprenants privés de documentation personnelle. Beaucoup se contentent des faire des polycopies. En effet, sur le campus de Lomé et dans ses alentours par exemple, foisonnent comme des
champignons des photocopieuses multipliant des copies allant de 8 francs CFA à 25 francs CFA. Ce phénomène que d’aucun justifie par la cherté de la vie qui prévaut, est surtout fondamentalement
lié à l’indisponibilité des livres, à une industrie du livre lamentablement fragile au Togo.
Actuellement, la majorité des livres disponibles au Togo est importée. Le coût de ces
livres est d’autant exorbitant parce que dépendant des frais de transport, des droits d’importations, des taux d’échange. Il y a nécessité que l’accord de Florence entre
en application c’est-à-dire la réduction de la TVA /taxes relatives au commerce du livre si l’on veut effectivement améliorer l’accès à l’éducation pour tous.
L’industrie du livre inexistante au Togo
Malgré le peu de maisons d’édition présentes, de nombreux auteurs préfèrent s’éditer en occident ou du moins à
l’étranger. Dans le pire des cas les manuscrits restent précieusement gardé dans les tiroirs dans l’attente d’un éditeur d’envergure. A l’origine de l’abandon des éditeurs nationaux, la qualité
physique du livre. Autant la photocopie tue le livre et demeure limité dans le temps, autant existe-t-il un doute sur la valeur/qualité des productions. Le critère d’évaluation d’un livre est
fonction de son contenu, le contexte, le besoin de l’usage, le langage, l’accessibilité.
Le secteur de l’édition est terriblement négligé. Ils sont multiformes les problèmes
auxquels sont confrontées les maison d’édition. Celles qui n’ont pas eu de fondations solides ont ’’officieusement’’ disparue avec la crise des années 90.Discontinuité dans le travail des
créateurs/ auteurs, diffusion et distribution précaires, excès de mévente : bref toute la chaîne du livre reste marquée par une inefficacité cruciale.
Selon un praticien de l’édition « il ne faut pas confondre maison de d’édition et
imprimerie, chez nous dès lors que les imprimeries se limitent à l’impression des journaux et des faire-par, leur expérience en matière production de livres est
insignifiante »
Quels avantages pour le projet « livres pour les autres 90%
pour cent » ?
Au lieu de continuer à importer les livres et manuels scolaires à l’étranger ou d’attendre des dons providentielles, il
importe de produire les livres dans son propre pays, renforcer les structures existantes, ainsi le Togo aura avancé de façon considérable dans le développement de
l’édition.
En conséquence l’implantation d’imprimeries modernes ne peut se faire sans
l’accompagnement d’un professionnalisme, des compétences adéquates et des équipements. D’après lesorganisateurs « avec l’aide de personnes qualifiées nous allons entraîner les
populations locales pour une périodes de deux années afin de transmettre la connaissance et la technologie des équipement » cela va sans dire que cette
production de documents didactiques peut créer de nouveaux emplois à la population.
En outre la possibilité d’acheter des livres contribue à la culture de la lecture, à l’épanouissement du lecteur et à la
croissance sociale. Ainsi on ne saurait donner raison à l’autre qui dit « pour cacher une vérité à un africain, il suffit de la mettre dans les
livres »
Benito MIDODJI